Le Président de la République a tenu aujourd’hui une conférence de presse qu’il a souhaité inscrire dans la suite des événements tragiques que notre pays a connus le mois dernier. Le message du gouvernement était attendu. Après le temps de l’émotion, des hommages, des rassemblements qui ont montré la capacité des citoyens à faire face à l’obscurantisme et à réaffirmer leur attachement profond aux valeurs qui fondent notre société, le temps est maintenant celui des réponses politiques.

Le Président a rappelé la priorité qu’il souhaite donner à l’École et l’a placée au cœur de son action. Ses annonces reprennent celles déjà faites par la Ministre de l’Education (maîtrise de la langue, numérique, formation…). La FSU prend acte du choix fait aujourd’hui de revaloriser (enfin !) le lycée professionnel. Elle demande que soient précisées rapidement les déclinaisons concrètes de ces annonces.

L’École a effectivement un rôle majeur à jouer car c’est bien d’appropriation et de partage des valeurs, de connaissance, de culture dont notre pays a besoin. Ce rôle, elle le joue déjà. Et les personnels ont montré combien ils avaient su faire face, dès le 7 janvier, en étant à l’écoute de tous les élèves. Ils ont aussi accepté, très vite, de réfléchir aux questions que ces évènements tragiques posent à l’École. Pour cela, les personnels de l’Éducation, comme tous les agents de la fonction publique qui sont au service des usagers, ont besoin de reconnaissance, de confiance, de soutien mais aussi des moyens nécessaires pour réduire les inégalités et apporter davantage de justice sociale.

Dans une société en crise, avec un chômage massif et qui touche particulièrement les jeunes, dans une Europe qui hésite à prendre d’autres voies que celle de l’austérité, dans un monde bien incertain, l’École seule ne réussira pas à donner du sens au vivre ensemble. Rien ne serait pire que de ne pas traiter aussi les fractures sociales, les inégalités, la stigmatisation de certaines populations qui constituent autant de terreaux sur lesquels peuvent aussi croître tous les fanatismes. Il faut donc aussi rompre avec des choix économiques qui les aggravent. Emploi, pouvoir d’achat, salaires, protection sociale…. sont les préoccupations essentielles des Français, il faut aujourd’hui y répondre.

C’est aussi la société tout entière qui doit s’interroger : laïcité, services publics, éducation, conditions de vie, mixité sociale, liberté d’expression…., aucun sujet ne doit être esquivé. Le comité interministériel annoncé par le Président de la République devra traiter et répondre à l’ensemble de ces questions et faire rapidement des propositions.

Conforter la démocratie implique de lutter contre l’exclusion à travers de réelles politiques sociales solidaires et re-distributives du logement, d’aménagement du territoire, de l’emploi et particulièrement pour les jeunes. C’est le défi auquel est confrontée, plus que jamais, notre société. Elle doit le relever.