La FSU critique vivement le plan d’austérité concocté par le gouvernement et qui doit être voté au Parlement le 30 avril. Pour enrayer cette spirale qui détruit les services publics, l’emploi, les salaires, la FSU69, comme les autres SD de la FSU, s’est adressée aux parlementaires du Rhône afin qu’ils ne cautionnent pas cette politique par leur vote au Parlement. Vous trouverez ci-dessous la lettre qui leur a été adressée.

Le 30 avril prochain vous serez consultés sur le plan d’économies présenté par le gouvernement.

La FSU tient à vous alerter sur les conséquences de ce plan pour la Fonction publique et ses personnels.

La Fonction publique est créatrice de richesses (13% du PIB) et représente 20% de l’emploi en France. La FSU considère qu’il est temps de reconnaître le rôle qu’elle joue dans la cohésion sociale, l’activité et l’attractivité de notre pays.

Si la FSU acte positivement le maintien des engagements présidentiels en matière d’emploi pour les secteurs prioritaires (tout en restant très vigilante à ce que le budget 2015 traduise dans les faits ces créations), elle considère que le faire par redéploiement va continuer de fragiliser les autres secteurs tout aussi indispensables pour lutter contre les inégalités et les fractures sociales dans et entre les territoires,

Lors de ses annonces du 16 avril dernier, le premier ministre a en particulier confirmé la poursuite du gel du point d’indice de la Fonction publique, en application depuis le 1er juillet 2010, pour les 3 années à venir. 7 années de blocage des salaires, c’est inacceptable.

Du fait de l’augmentation de la retenue pour pension engagée depuis 2010 et prévue pour se poursuivre jusqu’en 2020, les traitements nets diminuent ainsi chaque premier janvier.

Compte tenu de l’évolution des prix, le recul du pouvoir d’achat des traitements s’élève à la perte de deux mois de traitement par an en 2014 par rapport à l’année 2000.

Les statistiques de ministère de la Fonction publique traduisent aussi cette situation.

Ainsi l’indicateur ITN-GI « indice de traitement net-grille indiciaire » construit pour agréger les évolutions moyennes des traitements indiciaires dans la Fonction publique de l’État, qu’elles soient dues aux évolutions du point d’indice ou à celles de la grille de rémunération, est en recul en euros constants de 1,9% en 2012 et de 1,04% en 2013.

Une telle politique est particulièrement préjudiciable aux agents les moins bien rémunérés comme aux plus jeunes. La situation de la Fonction publique territoriale dont les agents sont pour les trois quarts classés en catégorie C et dont le salaire mensuel net médian se situe à 1635 € en 2011, l’illustre.

Parmi les trois versants, le versant territorial est celui qui connaît le plus fort recul du salaire moyen net en euros constants en 2011 avec -0,8%.

Pour les grilles de rémunération les plus faibles, comme pour les débuts de carrière, l’avancement d’échelon est trop faible pour compenser le gel du point d’indice.

Cette situation est lourde de conséquences pour les personnels, mais aussi pour la Fonction Publique qui manque maintenant d’attractivité et ne parvient plus à pourvoir tous les postes ouverts aux concours malgré le chômage.

Elle génère aussi une différence salariale entre les hommes et les femmes, que l’on pourrait combattre en reconnaissant pleinement les qualifications des filières féminisées, celles des métiers sociaux ou enseignants par exemple.

Sans compter que la fonction publique c’est aussi près d’un million d’agents non titulaires et 20% des agents qui sont au niveau du SMIC.

A ces mesures salariales le plan gouvernemental ajoute le gel des pensions de retraite.

C’est économiquement inefficace ! Qui peut croire que le seul effort des fonctionnaires, comme de l’ensemble des salariés, et maintenant des retraités, va combler un déficit alors que depuis des années, ils payent déjà pour enrayer une crise dont les causes sont liées d’abord à la financiarisation de l’économie.

C’est socialement injuste. Les fonctionnaires comme tous les salariés doivent pouvoir compter sur une amélioration de leur pouvoir d’achat.

La FSU tenait à vous informer que de tous les contacts que ses responsables ont avec les personnels de la Fonction publique, il remonte incompréhension et colère.

Elle vous demande de rejeter ce plan d’économies.

Pour sa part, la FSU appelle les agents de la fonction publique à faire du 15 mai une très forte journée de mobilisation et les retraités à manifester très nombreux le 3 juin prochain.

Je vous prie de croire, Madame la Députée, Monsieur le Député, en l’expression de mes salutations respectueuses.