Les tragiques événements de la semaine dernière interrogent la capacité de notre société à transmettre les valeurs fondamentales de la république. L’école ne peut pas en être tenue pour responsable, même si ces drames l’interrogent. C’est la société tout entière qui est concernée.
Les personnels de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche savent que la formation des futurs citoyens et citoyennes est un enjeu primordial. Qu’il s’agisse de transmettre des connaissances, de construire des savoirs ou de penser de façon critique les conditions nécessaires pour vivre ensemble, ils œuvrent au jour le jour pour construire du lien social et une culture commune partagée par tous. Ils contribuent, par leur action professionnelle quotidienne, à construire une société de droit et de tolérance où prévalent l’intérêt général, le respect mutuel et l’esprit critique.
Dans une société en crise, où ces valeurs se heurtent parfois au sectarisme et aux préjugés, les personnels sont confrontés à des situations difficiles où la culture républicaine peut entrer en dissension avec des idées répandues dans l’environnement social et culturel des élèves. Dans un tel contexte, ils doivent être soutenus par toute la société, par l’institution, par leur hiérarchie.
Cette exigence nécessite que soient réaffirmés les principes intangibles de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité.
Ce soutien doit se traduire par des actions de formation initiale et continue, pivots d’une compétence professionnelle indispensable pour faire face aux défis éducatifs, et par des mesures d’accompagnement, à travers la mise à disposition de ressources aidant les personnels à construire les réponses nécessaires. L’école est le cadre où se construit une citoyenneté commune, dans le respect mutuel, l’écoute et l’échange.
C’est ce que la FSU a porté dans les rencontres organisées hier par la ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.
La transmission des valeurs de la République, l’appropriation par tous les élèves et étudiants d’une culture commune permettant à chaque citoyen d’exercer sa liberté, d’agir pour l’égalité, la laïcité et de vivre en fraternité, nécessitent un engagement de la Nation pour son École. Pour répondre à l’exigence d’une réelle démocratisation, le système éducatif doit disposer des moyens nécessaires.
L’école doit rester celle de tous les jeunes et de leur réussite, de la maternelle à l’université.
L’extraordinaire mobilisation citoyenne du 11 janvier appelle une mobilisation tout aussi importante de l’État pour son École, afin qu’elle soit en mesure de répondre aux espoirs que ces millions de personnes ont exprimés dans les villes de France et au-delà.