Ces dernières années la journée du 8 mars, commémorative des luttes des femmes, a été détournée, banalisée et rebaptisée « journée de la femme ». Elle donne souvent lieu à toutes sortes de manifestations commerciales, de petits cadeaux d’entreprise très stéréotypés ou de commentaires lénifiants notamment sur le partage des tâches domestiques laissant l’essentiel de nos critiques dans l’ombre : inégalités des retraites et des salaires, précarité, violences, droit à disposer librement de son corps.
Au moment où, en Europe, on assiste à une réactivation des idéologies d’extrême-droite et à des attaques contre les droits fondamentaux des femmes pourtant acquis de hautes luttes, il nous appartient à nous militant-es de la FSU de nous réapproprier cette journée.
Le 8 mars journée internationale des droits des femmes trouve son origine dans les luttes des femmes ouvrières du début du 20ème siècle qui revendiquaient alors le droit de vote et de meilleures conditions de travail. C’est en 1910, lors de la seconde conférence internationale des femmes, que la socialiste allemande Clara Zetkin et des femmes venues de 17 pays ont décrété que le 8 mars deviendrait une date commémorative internationale de toutes nos luttes. C’est donc une journée de manifestations à travers le monde, l’occasion de faire un bilan de la situation des femmes, de rendre hommage aux femmes qui dans tous les pays combattent les systèmes qui les oppriment. C’est aussi l’occasion de faire entendre nos revendications.
Tant que l’égalité entre les femmes et les hommes ne sera pas atteinte, tant que des femmes subiront des violences par le simple fait qu’elles sont des femmes, nous, militantes syndicales et militants syndicaux à la FSU comme ailleurs, devrons continuer à lutter pour une société égalitaire et solidaire.
Malheureusement, nos luttes sont toujours d’actualité : en Espagne, le droit à l’avortement est gravement remis en cause. Ce droit est attaqué aussi de façon plus insidieuse dans bon nombre de pays européens par le démantèlement des services publics, la fermeture des centre IVG ou par la volonté de certains gouvernements à limiter son remboursement.
A l’occasion du vote de plusieurs lois visant à améliorer les droits des femmes (égalité salariale, abolition de la prostitution, mariage pour toutes et tous), de nombreux débats d’arrière-garde sont relancés en France. Dans un contexte économique difficile les activistes extrémistes sont de plus en plus visibles et leurs actions inacceptables contre l’égalité de plus en plus radicales. Ils occupent la rue prônant ouvertement des slogans sexistes et homophobes, ils s’en prennent à l’école publique, calomniant violemment le dispositif « ABCD égalité » qui vise à lutter contre les stéréotypes de sexes à l’école primaire. Ne laissons pas l’extrême droite diffuser ses mensonges, attaquer les acquis sociaux et prôner la haine de l’autre.
Le 8 mars doit être un point d’orgue de nos luttes syndicales et féministes.
La FSU appelle à la réussite de cette journée internationale des luttes des femmes.